Quand le vêtement sert d´outil d´inclusion

Nevine Ahmed Samedi 30 Janvier 2021-13:18:30 Chronique et Analyse

Des étudiantes de la Faculté des arts appliqués ont conçu un projet tout autre pour leur diplôme. Elles se sont concentrées sur de nouvelles méthodologies pour la production de vêtements personnalisés, qu'elles ont voulus "intelligents", adaptés donc aux besoins des personnes âgées, obèses, diabétiques et aussi handicapées.





La science doit être au service de l'humanité, pour faciliter leurs tâches, alléger leur fardeau et pallier les obstacles qui se dressent dans la vie quotidienne, notamment lorsqu'il s'agit de personnes âgées et en situation de handicap. C'est là l'objectif ultime et le plus noble de la science. Cette dernière doit servir d'aide et non pas d'outil de destruction.

Si les marchés dans le monde occidental ont avancé de nouvelles approches au service des marchés changeants, avec l'innovation nécessaire due à la sensibilisation environnementale croissante et aux différents phénomènes sociaux, il faut aussi reconnaître que les universités égyptiennes regorgent d'expertises et d'étudiants talentueux qu'il faut découvrir. Ces étudiants ont lié leurs projets aux besoins de la société et aux plans de l'Etat, dans le cadre de la Vision de l'Egypte 2030.

Noha Essam Al-Sayed, Nermine Farag Al-Fallal et Zeina Zakaria Nassar, trois étudiantes à la Faculté des arts appliqués de l'Université de Banha, ont voulu appliquer la notion de la consécration de la science pour être au service de l'homme, en concevant des vêtements à applis intelligentes  adaptés aux personnes souffrant d'Alzheimer par exemple, ou d'un certain handicap. Les trois étudiantes ont donc recherché des processus de production haute technologie, des textiles intelligents et personnalisés, des vêtements smart et pourquoi pas des chaussures écologiques.

Les étudiantes expliquent que ces produits se basent sur le fait d'aider  ces personnes de façon indirecte, sans une intervention claire. Cela les a donc conduites à faire produire 3 pièces de vêtements, qu'ils ont commencées à l'Expo "Torathna" (Notre Patrimoine) pour les métiers artisanaux.

Noha Essam raconte qu'elle a voulu, avec ses camarades, présenter un projet utile qui aidera les gens. Elle explique que ces pièces ne seront pas de simples vêtements brodés ou coloriés, c'est pourquoi nous n'avons pas pris beaucoup de temps à penser et nous avons décidé d'intégrer des informations et des applis technologiques se basant sur des informations d'un large éventail de capteurs de santé et biométriques dans les vêtements. C'est la moindre des choses que l'on pourra présenter à ces personnes pour les aider à s'adapter et pour les intégrer dans la société, dit Noha.

Noha poursuit qu'elle a obtenu son diplôme de la Faculté des arts appliqués, et qu'elle étudiait la section  de la technologie de la mode et du prêt-à-porter. C'est donc son étude qui lui a inspiré l'idée de ce projet et qu'elle a commencé avec ses amies à  mettre en place.

Ces vêtements intelligents aideront les personnes en situation difficile ou de handicap, à compter sur elles-mêmes, sans avoir besoin de l'aide des autres. Ces vêtements permettront également, explique-t-elle, de suivre bien l'état de santé des personnes âgées et d'intervenir rapidement si la situation l'exige.

Elle souligne qu'elle désire, avec ses camardes, concrétiser ce projet afin qu'il dépasse la phase d'un simple projet pour obtention de diplôme.

Noha a donc pu produire, avec ses amies, trois pièces de vêtements. La première aidera donc les personnes non-voyantes, à travers un appareil à "sensor" sous forme de radar. Cet appareil permettra de guetter les objets et les barrières qui peuvent constituer un danger face à ces non-voyantes. Le "sensor" donnera alors - en cas d'obstacle - une certaine alarme à la personne. Cet appareil permettra également d'envoyer un message - via une application sur le cellulaire - aux parents de la personne non-voyante au cas où elle est exposée à un certain déséquilibre ou danger à cause d'un accident par exemple. Les parents pourront détecter le lieu où se trouve leur proche en situation difficile, via un appareil GPS.

Quant à la deuxième pièce de vêtement fabriquée, Noha indique qu'elle est destinée aux personnes âgées. Elle est donc munie d'un appareil "sensor" qui est susceptible de tester le pouls et le taux d'oxygène dans le sang. Cet appareil pourra également tester la température. Les résultats sont donnés sur une appli pour rassurer les proches de cette personne, sur son état de santé au fur et à mesure.

La troisième pièce de prêt-à-porter, est destinée aux femmes. Elle comporte une tranche intelligente "NFC" liée à une appli pour faire le suivi du traitement relatif aux personnes souffrantes d'Alzheimer ou d'autres maladies chroniques. Cette tranche ressemble à un code-barres, comportant toutes les informations et données relatives à la chronologie médicale de la personne. C'est grâce à cette tranche qu'un appel de secours pourra être lancé à l'hôpital le plus proche pour envoyer une ambulance et intervenir rapidement, si la personne s'expose à une crise sanitaire quelconque.

D'une idée "hors box", comme tient à souligner Noha, le projet est applicable. Elle souhaite donc le voir établi à une plus grande échelle, afin de contribuer à faciliter la vie des personnes âgées, malades ou en situation de handicap, pour alléger leur souffrance et leur fardeau causés par ces maladies ou cet handicap.

Le recteur de l'Université de Banha, Dr Gamal Al-Saïd, affirme l'intérêt de l'Université à appuyer de pareils projets conçus par les étudiants innovants et ainsi les aider à lier leurs projets à ceux de l'Etat pour consolider le produit local. Il souligne que l'Université a présenté, au fil des années, des modèles d'étudiants innovateurs dans les différentes spécialités, qui annoncent des générations pas comme les autres, capables de servir leur société et leur nation.

 

 

(sources : sites d'informations : Al-Youm Al-Sabie, Akbar Al-Youm, Sada Al-Balad)

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